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Road-Trip in...

Tamoul

La religion tamoule est entrée à la Réunion dès l’abolition de l’esclavage, avec l’arrivée des premiers engagés, dans des conditions particulièrement précaires. Ces engagés eurent la liberté d’exercer leur religion et les temples se sont multipliés sur l’île.
Dans les années 60, toutes les familles hindoues ou presque à La Réunion ont leur propre petit temple familial dédié aux nombreuses divinités de l’hindouisme mais aussi à la protection de ses ancêtres. Aujourd’hui encore, de nombreuses familles à La Réunion possèdent encore ces petits temples chez eux qu’on appelle régulièrement des chapelles. Quand arrive le début des années 80, les premiers grands temples, dédiés en majorité au Dieu Muruga, apparaissent sur l’île. 
L'hindouisme est la deuxième religion présente sur l'île, pratiqué par les Indiens majoritairement tamouls originaires du Tamil Nadu, appelés localement Malbars.

Cette religion se distingue par ses temples très colorés, qu'on retrouve dans presque toutes les villes, mais principalement sur la côte nord-est (Saint-André est souvent présentée comme la "capitale des Malbars") ainsi que dans la région de Saint-Louis, au sud.

Les temples hindous sont ouverts à tous, tant que les personnes ne portent pas de cuir, ou d'articles non-végétariens, sur elles (par principe d'Ahimsâ).

 

Idées principales de l'Hindouisme

Pour l'hindouisme, le monde est réglé par un ordre sacré et forme un tout. Celui-ci concerne aussi bien les astres que les cycles saisonniers terrestres, mais aussi l'organisation de la société et l'individu. Il existe une solidarité entre tous ces éléments. L'homme et l'Univers sont liés et l'homme porte en lui une parcelle de cet ordre sacré. L'homme n'a ni commencement ni fin, il n'est qu'un moment de l'ordre sacré universel. L'âme de l'individu va donc passer d'un corps à un autre : c'est la métempsycose ou réincarnation. Ce passage est déterminé par les actions passées et présentes de l'âme.

Pour arrêter ce mouvement sans fin et atteindre la délivrance, l'hindouisme propose diverses solutions. L'individu doit parcourir les quatre « âges de la vie ». Il doit d'abord étudier les textes sacrés pendant son enfance. Cet enseignement doit se faire si possible auprès d'un maître (le gourou). Devenu adulte ("maître de maison") l'individu doit accomplir les devoirs sociaux et religieux particuliers au groupe (ou varna) auquel il appartient : les brahmanes spécialistes des rites religieux, les kshatriya ou guerriers, les vaiçya qui sont les producteurs des biens matériels ou les çudra qui sont les serviteurs des trois groupes précédents. Il doit également procréer pour assurer sa descendance. Il contribue ainsi au maintien de l'ordre sacré du monde. Cette étape franchie, le fidèle peut se retirer de la société pour méditer. Il y a une étape ultime, celle du renonçant. Ce dernier refuse toute action pouvant le rattacher au monde et espère alors la délivrance qui rompt le mouvement des réincarnations successives. Seuls ceux qui ont reçu l'initiation, c'est-à-dire les brahmanes, peuvent espérer atteindre la délivrance. Il y a environ deux mille ans, une idée apparaît, concernant tous les individus : on peut également atteindre la délivrance sans renoncer à la vie en société. Il suffit de ne faire que les actes nécessaires et désintéressés et s'en remettre totalement à l'aide des dieux. Ces dieux intervenants sont en particulier Shiva et Vishnu et certaines déesses avec lesquelles ils forment des couples. On voue à ces dieux une dévotion totale en espérant qu'il y aura une fusion avec ce dieu qui accepte cet amour passionné.
L’hindouisme est un ensemble de religions qui acceptent les principes issus de livres sacrés, dont les principaux sont les Vedas qui délivrent les prières et les rituels.
 

 

Rituels et fêtes Hindoues

Les hindous prient dans des temples. À l'entrée de chaque temple se trouve une cloche : ils la sonnent en entrant et en sortant tout en faisant une prière. Ils se purifient dans le Gange.

Chaque partie de l'Inde a un « dieu préféré ». Aux dates de naissance de ces dieux sont organisées de grandes fêtes.

Les Malbars sont connus pour leurs cérémonies hautes en couleur et très spectaculaires :
-Marche sur le Feu : Fête de Pandialé
La pratique de la Marche sur le Feu trouve ses origines dans la version tamoule du Mahabharata, une épopée de la mythologie hindoue, et elle célèbre le sacrifice de la déesse Pandialé. Après 17 jours de « carême » (prières, rites, abstinence) et une longue procession en bord de mer ou dans le lit d’une rivière, les pénitents sont prêt à vivre le rituel de purification de la Marche sur le Feu. Le jour de la cérémonie, on prépare dès l’aube le Tikouli, la fosse devant accueillir le brasier, puis après des rituels de sacralisation, les fidèles marqués d’un point rouge sur le front par le prêtre traversent calmement le brasier long de 5 à 6 mètres, parfois en portant un Karlon (construction conique fleurie portée sur la tête par les fidèles à l’occasion de diverses cérémonies). La fête se conclue par le retour au temple et des ultimes rituels de purification, et parfois des sacrifices de cabris ou de coqs. Les principales marches sur le feu se déroulent chaque année entre décembre et février et constituent une célébration qui attire et fascine toujours autant les spectateurs.
Les marches sur le feu à La Réunion se déroulent durant tous les mois de Décembre – Janvier 2023

- Dipavali
Le Dipavali (Diwali) ou Fête de la Lumière, initialement fête familiale, est devenue en quelques années à La Réunion la manifestation la plus populaire de la communauté tamoule. On cite plusieurs origines légendaires à cette célébration qui symbolise la victoire du bien sur le mal et de la lumière sur les ténèbres, et elle est à La Réunion l’occasion de célébrer la déesse Lakshmî, déesse de la Lumière et de la Prospérité, ou encore Kâli. Dipavali est célébré la nuit la plus sombre de l’année, dans la quatorzième phase de la lune descendante au mois d’Ashvina du calendrier hindouiste (octobre / novembre). Les fidèles défilent à la nuit tombée en costume indien traditionnel et se déplacent avec des bougies en procession nocturne. La fête s’accompagne de nombreuses animations et spectacles de danse notamment, et vise plus généralement à faire connaître et promouvoir les traditions culturelles indiennes et tamoules. 
Le Dipavali 2023 se déroule du 10 au 12 novembre à Saint-André

- Cavadee
Le Cavadee (Kavadi) ou Fête des 10 jours puise ses origines dans la mythologie tamoule et célèbre chaque année le dieu Mourouga, chef des armées célestes, dieu de la jeunesse et de la beauté (fils de Shiva). Il a généralement lieu à la dernière pleine lune de janvier à Saint-André et Saint-Louis, et à la dernière pleine lune du mois d’avril et mai à Saint-Pierre, à Saint-Paul et Saint-Benoît. Le Cavadee est un rituel de purification, de rédemption et de victoire sur soi sur le long et difficile chemin de la spiritualité. Après une période de carême de 10 jours où les pénitents doivent se purifier (prières, jeûnes, abstinence), le dernier jour se conclue par d’impressionnantes processions où les fidèles défilent sur plusieurs kilomètres, le visage (langue) et le corps transpercé d’aiguilles en forme de Vel (lance sacrée) ou de crochets, qui symbolisent le voeu de silence et sont censées favoriser la circulation de l’énergie solaire. Le rose (fuchsia) couleur de la divinité Mourouga est omniprésente pour cette cérémonie.
Le Cavadee se déroule en janvier et février sur toute l’île

- Pongol
Dans les régions tamoules du Sud de l’Inde, Pongol est la grande fête de la moisson du riz qui permet de remercier le dieu soleil Suryia pour les bonnes récoltes, et qui marque le passage d’une année agricole à l’autre. A La Réunion, Pongol constituait jadis la fête majeure de la communauté tamoule. Les propriétaires sucriers offraient 2 à 3 jours de « congés » aux engagés et prenaient à leur charge les frais de cette grande fête organisée à la fin de la campagne sucrière. Avec le temps, d’autres célébrations plus « spectaculaires » ont progressivement pris le pas sur la fête de Pongol. Elle est officiellement fixée depuis 1973 à la date du 14 janvier et se déroule aujourd’hui essentiellement dans les temples tamoules où ont lieu des cérémonies et des spectacles de récits mythologiques.
Le Pangol se déroule du samedi 14 janvier au mardi 17 janvier 2023

-Le Nouvel An Tamoul : Puthandu
Le Nouvel An Tamoul est célébré chaque année par la communauté indienne de La Réunion. Ce jour aussi appelé Puthandu célèbre la création de l’univers par le dieu Brahma et symbolise également le jour du renouveau pour la communauté tamoule. Cette fête religieuse et familiale est l’occasion de remercier les divinités, de faire des offrandes et des bains de purification, de recevoir au temple les prévisions du Pandjangam (le calendrier tamoul) pour l’année à venir, et de se réunir autour d’un repas traditionnel et de cadeaux, mais c’est aussi un moment de partage avec tous les réunionnais qui peuvent découvrir la culture tamoule et ses traditions. Le nouvel an tamoul est fêté un peu partout dans l’île, les défilés de chars, spectacles de danses indiennes, feux d’artifice et de nombreuses animations ponctuent ces deux journées de fête.
Le Nouvel An Tamoul se déroule entre le 13 et le 15 avril 2023

- Kârli
La fête de Karli (Kali) est une célébration religieuse tamoule en l’honneur de la déesse guerrière Karli (Kali), destructrice impitoyable pour les démons, elle est une mère protectrice et gracieuse pour les bons. Après un jeûne de 8 jours, la cérémonie commence par des prières rythmées aux sons des tambours et des cloches, puis les cabris et les coqs offerts en offrande sont bénis et amenés à l’autel sur lequel ils sont sacrifiés selon un rituel bien précis. Les animaux sont ensuite découpés et préparés pour faire un repas qui sera bénit et partagé avec tous les fidèles et même des invités profanes. Ce rituel sacrificiel qui fait l’objet de controverses n’en reste pas moins un élément saillant de la culture et des traditions tamoules réunionnaises. Les fêtes de Karli sont célébrées traditionnellement en janvier, août et septembre en fonction des communes.

Ces manifestations et cérémonies religieuses, loin de se limiter à de simples phénomènes folkloriques, sont le signe d'une identité culturelle et religieuse forte qui se maintient depuis l'arrivée des premiers travailleurs indiens sous contrat, au milieu du XIXe siècle. On peut noter également la fréquence de la double pratique religieuse (hindoue et chrétienne) dans le milieu indo-réunionnais.

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